• Chapitre I: Partie 3

     

     Si vous n'avez pas lu le début de cette fiction (l'Héritier des Dieux), ne lisez pas cet article. Le début de la fiction est ici.   

      

       Avant qu'il se retrouve à terre luttant contre la souffrance qui le plaquait au sol il s’était battu. Il ne savait plus combien de temps. Ni combien de corps étaient tombés du bout de sa lame.  Mais ils avaient tenté de résister, une dizaine contre des milliers. Ils n'étaient pas faibles, loin de là. Mais en face d'eux ce n’était pas seulement quelques hommes c’était une armée entière, un flot incessant perçait les murs de Dem’Breck. Tout un bataillon de Résistant au début protégeait cette section maintenant ils n’y avaient plus que Nanor, Shake et Tahran. Ces derniers étaient deux frères, deux Hybrides. Deux résultats d’expérience raté visant à les faire fusionner avec un Drak. Ils avaient eût de la chance, la plupart n’avait pas survécu à l’expérience ou avait perdu l’esprit. Le plus jeune des frères, Shake, ressemblait à un humain si on oubliait ses yeux un peu trop longs, et ses ongles trop pointus. Son frère Tahran en revanche portait des signes distinctifs d’un Hybride. Ses dents ressemblaient plus à des crocs et ses ongles à des griffes. Des écailles couvraient une partie de son visage. Et deux bosses déformaient son dos. Deux ailés déchirés sortaient de sous ses omoplates. Elles ne payaient pas de mines mais elle lui permettait de voler sous de courtes distances.

     

     

       Ils n’étaient peut-être que trois mais ils faisaient tomber des dizaines. Tahran se battait avec deux épées longues mais légères. Il tournoyait parmi ses ennemis, tailladait, tranchait. C’était une véritable tornade. Il virevoltait entre les ennemis, tuant d'un revers de la main. Shake préférait la prudence à la hâte. Sa manière de combattre était au contraire de son caractère. Il se battait avec deux épées comme son frère, mais ses épées étaient plus larges et plus lourdes. Il parait la majorité du temps, mais à chaque fois qu'un de ses adversaires hésitait ou baissait sa garde, même une fraction de seconde, la lame de Shake pourfendait sa chair. Il restait sur ses gardes et ne tentait pas de percées comme le faisait son frère.  Et puis il y avait Nanor, il parait et attaquait sans répit. Pas une minute ne s'écoulait sans que sa lame ne rencontre le sang. D'une main il tenait un fauchon, une lame courte et courbée. De son autre main il utilisait la magie de la Lumière. Il pouvait faire prendre la forme qu’il voulait à sa Magie mais le plus souvent il envoyait des traits de Lumière à une vélocité sans pareil. Quand ils touchaient leur cible ils se dispersaient dans une légère explosion, projetant souvent l’ennemi au sol.

     

       Leur résistance avait peut-être duré plusieurs heures, mais comme pour toute chose, la fin arriva. Un homme est venu. Il portait une armure de métal sur son torse et sur ses jambes. Ses bras étaient recouverts d’une chemise ample noire recouvert de brassard et d’autres protections en cuir noir sur tout son bras. Un casque à visière lui protégeait le visage, deux grands rectangles taillés dans le métal lui permettait de voir. Des cornes noires, sûrement en fer elle aussi, ornaient son caque. Une longue cape noire arrivait jusqu’à ces pieds, pourtant elle ne jugeait nullement ses mouvements. Il portait une simple épée accrocher à sa ceinture, et pourtant une aura se dégageait de lui, quelque chose d’inquiétant, d’effrayant même. Il s'était rué sur eux à une vitesse inhumaine, où il marchait une brume grise le suivait. Nanor n'avait pas vu venir l'attaque, ce n'était qu'un soldat parmi les autres. Quand il l’aperçu il était à une foulée de lui, il eut juste le temps de se déporter sur le côté, il entendit la lame siffler à quelque centimètre de sa peau. Le coup l'avait manqué d'un seul pouce. Son ennemi se redressa et jugea Nanor du regard. Ce dernier se perdit dans ses yeux. Ils étaient noirs, ils n'avaient ni pupille ni blanc, seulement un vide parfait. Quand il les regardait il avait l’impression dérangeante d’entendre des cris. Une douleur intense à l'abdomen le sortit de sa contemplation morbide. Ses pieds se dérobèrent, il était au sol. Nanor vit la pointe d'une épée menaçant sa poitrine. L'homme le fixait de ses yeux noirs. Shake se rua sur l'homme ses épées dans leurs fourreaux. Il se jeta sur lui et le plaqua au sol. L’épée de l’homme était partie reposer quelques mètres plus loin. Shake avait l'avantage, il se redressa en appuyant sa jambe contre la gorge de l’homme. Dégaina son épée d’un geste sec et s’apprêta à trancher la gorge de son adversaire. Avant qu’il ne puisse mettre son plan à exécution une brume noirâtre jaillit de la bouche de l'homme et projeta Shake sur plusieurs mètres comme un vulgaire caillou. Nanor se releva d’un mouvement et ramassa son fauchon. Un sourire ironique sur les lèvres il demanda :

    - À qui ai-je l’honneur ?
    - Tu ne peux rien faire, j'ai hérité des pouvoirs d'un Dieu.

    Le Chef de la Résistance parlait entre sarcasme et mépris et marchait lentement autour de l’homme. Ce dernier monta sa main au niveau de sa hanche et fit apparaître une boule de brume au-dessus de sa main. Nanor reprit :

    - Je devrai abandonner tout de suite, c’est cela ?
    - Je n'égale peut-être pas un Dieu, mais pour un homme je suis invincible.
    - Et puis-je savoir quelle le nom de l'homme qui va me tuer ?
    - Dolcrine Héritier de l’Ombre.

       Nanor faisait tout pour ne pas le faire paraître, mais cet homme l’effrayer. Même si ces mots étaient ceux d’un fou, il pressentait que ce n’était pas que mensonge et poudre aux yeux. Derrière l’homme, Tahran relevait son frère. Nanor devait encore gagner un peu de temps. Un malaise le submergea. Tous les soldats… Ils étaient tous partis. Et il n’avait rien vu. Peut-être croyaient-ils que Dolcrine suffirait à les tuer. Et le pire, c'est qu'il allait sûrement leur donner raison. Il devait essayer pourtant. D’un bond Nanor se rua vers l'Héritier de l'Ombre. Ce dernier bloqua aisément faisant résonner le métal. Mais le Chef de la Résistance continua, enchaînant assaut sur assaut. Mais chacun ses coups étaient parés. Il le savait :il n'était qu'un jouet aux yeux de Dolcrine. Son adversaire prenait plaisir à le voir s’essouffler, il jouait comme un chat avec une souris. Si le chef de la Résistance feignait de baisser sa garde pour l’attirer dans un piège, il ne l'attaquerait pas. Tahran et Shake les observaient armes en main, mais ne voyaient pas comment intervenir. Les deux combattants allaient bien trop vite, ils enchainaient pas sur pas, feinte sur feinte comme une danse. Nanor devait leur donner une opportunité. Il donna un ultime coup, et lâcha son arme, essoufflé :

     - J'abdique, commença Nanor, la voix entrecoupée de respirations haletantes, Je ne pourrais pas te battre…
    - Le Chef de la Résistance est donc un lâche.

     L'Héritier marcha d'un pas lent jusqu'à lui. Et l'attrapa à la gorge :

    - Ta souffrance sera lente. 

       A ce moment-là Tahran qui s’était rapproché par grandes foulées amorçait son coup. Et si cela ne suffisait pas Shake s’apprêtait à attaquer Dolcrine par le flanc. Ce dernier lâcha Nanor avec nonchalance et fit un simple pas sur le côté. L'épée de Tahran ne pourfendit que l'air et s'enfonça dans le sol. Avant qu'il ne pût dégainer sa deuxième lame, ses pieds furent balayés. L'Héritier de l’Ombre le rattrapa en l'attrapant par la gorge, l'étranglant par la même occasion. Cette action n'avait duré qu'un millième de seconde, mais cela suffit à Nanor pour se relever. Dans le même temps Shake bondit sur Dolcrine. Mais une brume noire déferla à nouveau emportant son corps au loin. L'Héritier de l’Ombre eu juste le temps de tourner la tête que déjà Nanor l'attaquait. Il lança Tahran au sol et se campa sur ses deux pieds. L'épée du Chef de la Résistance décrivit une courbe avant de s’arrêter net. Dolcrine lui avait saisi le bras, avant que le coup ne l’atteigne. Désormais il tordait son bras frôlant la rupture de son épaule :

    - Que veux-tu dire avant de mourir ?
    - Beaucoup de choses.

     Avant même que Dolcrine puisse répondre un trait de la lumière jaillit de la main Nanor. L’explosion envoya les deux hommes au sol. Le Chef de la Résistance se rattrapa en roulant sur l’épaule mais son adversaire tomba lourdement au sol. Les silhouettes des Hommes du Nord se dessinèrent alors légèrement sans devenir tout à fait nettes. Ils n’étaient plus très nombreux et erraient entre les cadavres, cherchant des survivants.

    - Pourquoi y a-t-il aucun soldat ? demanda Tahran à Dolcrine.
    - Je vous ai amenés dans une dimension proche de celle de la Mort. Comme ça je peux vous gardez seulement pour moi.

                Le casque de l’Héritier de l'Ombre était tombé, dévoilant son visage terne presque gris comme celui d’un mort. Un rictus se dessinait sur ses lèvres pâles. Quand il parlait ses lèvres ne suivaient pas ses mots, elles semblaient ne pas dire la même chose. Il était tout à fait indemne, son armure était seulement cabossée à certains endroits.

                Sans lui laisser le temps de se relever Shake se rua sur lui. Ses coups furent bloqués un par un, mais avec moins de facilité qu'auparavant. Il faiblissait. Ses mouvements se faisaient plus lents, moins précis. Tahran attaqua à son tour. Devant les assauts conjugués des deux frères Dolcrine recula jusqu’à être acculé contre la muraille. Une brume noire et épaisse recouvrit l’air autour des trois combattants. Elle semblait… Matérielle. Shake donna un coup d’épée rageur mais sa lame ripa contre la brume… Nanor fit apparaître un javelot de Lumière dans sa main, il crépitait comme le tonnerre. Prenant un léger élan il lança le javelot à travers la brume. Il la traversa et se perdit derrière le brouillard. Nanor, Tahran et Shake se préparèrent en garde, bien camper dans le sol. Une minute s’écoula dans un silence de mort. La brume commença à s’estomper. Les silhouettes des Hommes du Nords se dessinèrent à nouveau. Dolcrine était appuyé contre le mur inerte. Son ventre était perforé mais le javelot s’était évaporé. Il baignait dans une flaque de sang. Un cri retentit derrière eux. Les soldats étaient là et ils étaient bien réels.

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 26 Mai 2017 à 20:29

    Super, même si le mec en armure me faisait penser à Sauron^^

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