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Poèmes
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Par Yǔmáo le 21 Mars 2020 à 00:23
Au port d’Athènes, comment c’était dur de se dire qu’on ne s’aimait plus.
On avait beau marcher dans les rues bondées, on avait beau prendre les vieilles romaines. Nos cœurs ne marchaient plus, ni nos peaux ne se prenaient ; elles ne prenaient guère que le soleil d’hiver d’Athènes. Triste tourisme.
Tes bras tordus contre ma nuque ne comprenaient pas encore que c’était fini, et mes lèvres gercés désiraient toujours – par habitude j’imagine – t’embrasser. Nous nous étions fait quelques souvenirs auxquels penser la nuit venue, de quoi faire des ballades à se chanter ou à se pleurer ; ça dépend de la lune.
Mon amour, nous étions des vagues. À emporter les tristesses et les rêves des hommes. À arracher quelques larmes au regard des autres. Avec toi, comme j’aimais me déchirer ne suffit qu’un temps, un jour il faut se briser. Alors brisons-nous comme nous nous sommes brisés tant de fois sur la plage. Que la race humaine garde notre écume et qu’elle la boive comme elle aime boire le sang de ses martyrs.
Loin de l’Acropole, loin de la gloire de Périclès, je te quitte ma vieille. Les ruines d’ici ont des millénaires, mais toi tu ne vivras pas jusqu’à la prochaine semaine. Si tu veux aimer un autre après moi, laisse ton âme d’aujourd’hui aux rats et aux chiens. Et si un jour se reverrait, à Athènes ou à Compiègne, regarde-moi comme tu regarderais l’amour d’une nuit. On sera des étrangers. Puisqu’il ne restera de nous que le souvenir et un corps vieilli.
Mais si je pleure ce soir, sur le port d’Athènes, ne crois pas que je t’aime encore. Je ne te pleurerai plus désormais. J’ai aimé l’homme que j’ai pu être avec toi, mais je ne t’ai guère aimé, Ô mon amour. Si je pleure, c’est que je ne veux pas me dire adieu.
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Par Yǔmáo le 27 Janvier 2019 à 12:24
J’en peux plus de ce putain de lycée
Je vais finir un jour par me casser
Mais ouais je sais je le dis tout le temps
Mais tu vois faut bien tuer le temps
Au fond des classes, des couloirs, des cours
Faut bien penser un peu à voir le jour
Je suis un vampire au fond de la salle
Je pense plus qu’à me faire la malle
Qu’à sucer le sang de la liberté
Je veux saigner nos printemps majestés
Me sentir seigneur de Transylvanie
S’il y a là-bas un peu de vieSeigneur des ombres puis seigneur des morts
Pour espérer que mon cœur batte encore
C’est la règle pour vivre faut mourir
Puis pour s’ouvrir faut se faire souffrir
Tant mieux puisque moi je meurs chaque jour
Quand j’entends le tocsin sonner les coursMais moi je rêve, je suis Dracula
Et loin de tes bras, je suis Attila
Faut que je voie brûler la terre
Dans les yeux des filles que je conquiers
Mais désolé si j’ai le goût du sang
Et plus le goût à aimer en passantOuais je sais je délire, je m’évade
Mais dans mon cœur, tu vois, c’est l’escalade
Toujours plus de deuil et de Bataclan
Toujours plus d’absent et de faux-semblants
Plus de noyés dans les cours des lycées
Plus d’échoués sans jamais d’odyssée
Mais putain dis-moi c’est quoi cette école
Ces antidépresseurs au goût d’alcool
Pour inonder des yeux toujours plus vides
Putain c’est un lycée ou Atlantide
On dirait un cimetière d’épave
Avec ces petites bouches qui saventMais les vampires savent pas nager
Alors en cours je fais de la plongée
Pourtant j’étais fait pour voler je crois
Pour me traîner loin de leurs chemins de croix
Mais ce monde m’a arraché les ailes
Pour que je corresponde à son modèle
Je suis un ange déchu, Dracula
Je crois un poète de ce temps-là
Mais moi je fais pas de la poésie
J’essaye de calmer la frénésie
Des vagues battantes à ces cils tremblants
Puisque mes yeux ont bien trop fait semblant
Je pense à ça dans la cour du lycée
Je me dis que je voudrais me casser
Qu’au milieu de cette armée de noyé
Dracula, pour sûr, se serait se taillé
Puisqu’il est seigneur de Transylvanie
Et qu’il aurait dû demeurer banni
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Par Yǔmáo le 6 Janvier 2019 à 21:44
La vodka dans le sang et le sang au sol au milieu des tessons de verres
Si on appelle ça jeunesse, si nous n'avons que la nuit pour messe
Crois-moi je n'ai que le blanc de tes hanches où je me confesse
Et quand on se laisse il me reste encore le fond de mon verre
Et de temps en temps le corps des autres femmes pour escale
Puisqu'on aime tant s'arrêter au port puisque c'est le temps des bals
Si on appelle ça jeunesse, si on jette nos fidélités au feu
Si on se ment à s'en oublier, à ne plus sentir les salières à nos yeux
S'ils disent qu'il n'y a rien de mieux que nous deux ensemble
Et que l'on vient à se briser dans ce qui nous assemble
Si nous deux on ne se lit que sur le bord d'un lit ou d'un canapé
Si les draps défaits sont la seule preuve qu'on s'est aimé
Si on appelle ça jeunesse, la bouche en canard, l'air débile
Perdu sur nos téléphones à s'avaler des ondes, à se rendre stérile
Nos petites histoires de couple étalés en pleurs sur les réseaux
En petit post, reposté, partagé, tweeté si tu me follow
Si on appelle ça jeunesse, nos corps aimés par le monde entier
Et nos nus bloqués dans des banques de données pour l'éternité
Si on appelle ça jeunesse, laisse-moi tenter le bout du monde
Laisse-moi un coin de terre pour que les peines se morfondent
Laisse-moi la Sibérie, le Sahara ou les neiges du Tibet
Pour y entendre chanter le concerto de l’oiseau liberté
Pour y écrire des poésies qui ne seraient pas seulement poings levés
Mais aussi les vers d’un homme qui a su trouver comment rêver
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Par Yǔmáo le 1 Novembre 2018 à 21:54
Ça ce finit ici dans la terre meuble
Alors ça ce finit sous le ciel aveugle
Et putain qu'est-ce que j'envie les cieux
Tu vois j'aimerai bien perdre la vue comme eux
Ne plus rien sentir des vagues salées à mes yeux
Ne plus rien voir de ton corps gisant sur la rosée
Oublier mes mains portant ton corps au ciel
Oublier mes mains sur le bois pour te porter en terre
À frapper la terre pour frapper Hadès je crois
À frapper la terre pour cracher à la face du monde
Puisque même le soleil veut venir à se lever
Mais je ne veux que la nuit pour étreindre la plaine
Et si c'est le noir pour le monde, si c'est le zénith pour ma peine
Alors tu vois moi je vais rester là dans la brume avec toi
À pleurer, l'écume aux paupières, là devant des bouts de toi
Mais je t'ai gardé Freyja, je te garderai tu sais
Je veux croire que ta mémoire dansent encore dans les bras du vent
Et que de la terre jusqu'au ciel, de Gaïa à Ouranos, il y a toi
Puisqu'il y a ton nom au plus profond de cette planche de bois
Puisque là-haut il y a une ombre blanche pour habiller la lune
Et que jusqu'à l'Éther tes yeux rendent le ciel plus bleu
Alors Freya tu as quitté ce monde corps et biens, je sais
Mais il reste bien ton souvenir pour faire tourner mon monde entier03/10/2018
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Par Yǔmáo le 2 Avril 2018 à 14:22
Il y a quelque chose de changé en moi
Je n'arrive pas à savoir quoi ni pourquoi
Un calme plat même au plus profond de mes veines
Une sensation, je crois, inscrite dans mes gènes
La géosmine embrasant la brume, j'inspire
Et j'expire en souvenir de mes désirs
Il y a quelque chose à l'ombre de mes cils
Pourtant mes peines et mes chaînes sont en exil
Alors ces larmes de joie seront la rosée
Et la lumière des aurores étoilées
Je veux voir le monde briller de mille feux
Comme une supernova gravée dans mes yeux
Je veux que son souffle balaye ma rancœur
Et je veux connaître ce goût teinté d'ailleurs
Il y a quelque chose au creux de mes poumons
Comme l'air frais d'été balançant les lampions
Le goût de l'oxygène assagi par la pluie
Et les vents boréales emportés par minuit
Je respire, vivre est une drogue forte
J'inspire, alors l'euphorie des sens m'emporte
J'expire, toxicomane accro à l'enjeu
Sourire est une porte ouverte sur les cieux
Alors je monte au ciel, souriant sans décence
La clameur du purgatoire embrume mes sens
Je sais ce qui erre sur les quais de mon cœur
Les débarcadères baignés dans la vapeur
Le chant des locomotives sculpte le vent
Et le vent forge la couleur des sentiments
Blanc lunaire comme la neige juvénile
Bleu électrique des cieux à l'éclat fragile
Et j'aime les mirages, la chaleur du goudron
Les feuilles mortes, les premières floraisons
J'aime l'odeur des néons, la couleur de l'asphalte
La blancheur de l'ivoire, l'éclat du cobalt
J'ai l'âme légère, ma chair, mon cœur sont libres
Ma conscience comme une forme d’équilibre
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Par Yǔmáo le 24 Mars 2018 à 12:15
J'entends chaque note qui résonne
Je sens la raison qui m'abandonne
J'écoute les murs lassés qui vibrent
Je le sais je ne suis que trop libre
Je suis désormais sans plus d'attache
Rien que je ne lâche ou me détache
Une étoile seule dans le noir
Noyée dans les larmes, le désespoir
J'en ai chacune et toutes les peines
Chaque peur d'hier, toutes les joies vaines
J'en ai tous sauf le céleste éclat
Plus personne ne brille si bas
Et encore les notes résonnent
Pendant que mon envie m'abandonne
Reviennent des brides de mémoire
Brisant encore mes morts espoirs
Je ne sais même plus si je tombe
Si inlassablement je succombe
Puisque je ne veux même pas mourir
Je ne veux ni sourires, ni rires
Seulement le néant et ma peine
Sans plus de morphine dans les veines
Je veux ressentir cette douleur
Replonger dans mes pleurs, mon malheur
Et encore les rires résonnent
Alors que mes éclats m'abandonnent
Je lui ai donné toute mon âme
Maintenant j'y retrouve une lame
Et je saigne jusqu'à ne plus comprendre
Que je pouvais encore l'attendre
Tout mon cœur ne lui a pas suffi
Il lui fallait peut-être ma vie
Ma vie qui prend goût à cet abîme
Où tout mon corps et mon cœur s’abîment
Puisqu'elle était seulement un rêve
Juste une ange à la beauté sans trêve
Maintenant le silence résonne
Enlaçant ma vie qui m'abandonneNote : C'est un vieux poème que j'ai retrouvé il n'y a pas longtemps, je tiens à le préciser car il ne reflète pas du tout mon état d'esprit actuel et que je n'ai pas envie que vous vous inquiétez pour moi (je m'adresse à mes proches qui pourraient lire ce poème)
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Par Yǔmáo le 18 Mars 2018 à 14:06
La bruit de la ville comme le chant du vent
Les pavés désertés sous des lueurs d'antan
Les rues dans une aura d'ocre et de grès blafard
À peine l'éclat des cafés et des barsJ'ai jamais aimé les sourires de façades
Les attentions surfaites et les rires un peu fades
Je veux des mots honnêtes et que l'on s'ouvre l'âme
Nous deux, en tête à tête sur le macadam
La vérité telle qu'elle est, nos cœurs comme ils sontVoir poème : Pensées vagabondes
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Par Yǔmáo le 17 Mars 2018 à 19:54
Cœur serré et sourire sincère
Les yeux lourds mais l'âme légère
Laisse-moi rester encore un peu
Te dire aurevoir sans dire adieu
Laisser s'effeuiller les souvenirs
Et faner les amours sans soupir
Pluie diluvienne et ciel immaculé
Parapluie d'ébène et peau cuivrée
Alors mon cœur danse à contre-temps
Comme les flots à contre-courant
Ma conscience est lâche et lâche prise
Mes sentiments s'attachent et s'enlisent
Laisse-moi rester encore un peu
Je ne veux pas qu'on se dise adieu
J'ai l'âme paisible à tes côtés
Et mon cœur persiste à tes chevets
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Par Yǔmáo le 19 Février 2018 à 00:03
Uranus,
Ton blizzard creuse ma peau en sillon de chair
En crevasses déchirant mes nerfs, mes artères
Ma conscience voudrait fuir, pouvoir oublier
Mais mes os veulent désespérément rester
Dans ce vent, m'enlevant tout sauf mes souvenirs
Ce vent qui n'emporte pas son foutu sourire
Pourquoi ma volonté devient-elle si blême ?
Pourquoi plus je la vois sourire, plus je l'aime
Et plus je l'aime, plus je veux la voir sourire ?
Je ne voulais plus aimer pour ne plus souffrir
Mais déjà mon cœur lâche prise et se défile
Déjà mon âme s'aventure sur le fil
Sur une crête entre deux ravins de douleur
Un chemin entre les hémisphères de mon cœur
Mais tant de ponts de neiges sur des gouffres traîtres
Ce sentier m'apprendra à mourir ou à naître
Les filets de sang qui s'écoulent de mes plaies
Gèlent à la lisière de ma peau violacée
Les larmes sur mes paupières encore ouvertes
Cristallisent à l'orée de mon sourire inerte
Comme des éclats de verre contre mes joues
Comme des lames de rasoir contre mon cou
Mon corps est un cimetière couvert de sang
La où tu aurais pu graver tes sentiments
L'épiderme est une gangrène décadente
Où tu aurais pu poser tes lèvres brûlantesTu sais, il y a vingt-sept lunes dans ce ciel
Et j'ai tant souffert pour une lueur si frêle
Mais je ne crois pas que l'Amour soit quantifiable
Je désire seulement qu'il soit périssable
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Par Yǔmáo le 31 Janvier 2018 à 13:16
Bleue,
C'est un brun baiser entre le ciel et la terre
L'union fébrile du cosmos et de la mer
Les étoiles filantes enlacées à l'écume
Et le bleu de mes larmes quand je l'inhume
L'azur des cieux étreignant les diamants d'Hadès
Le paradis et l'enfer dans une promesse
Comme le serment des gentianes pour toujours
À nos beaux jours, à nos tristes jours, à l'Amour
L'Amour fleur bleue à l'eau des roses bleutés
À l'eau de ces roses et à l'encre de l'été
Bleue a signée sur un papier blanc comme neige
Elle a promis de lier en un seul arpège
Les mers, les cieux, nos veines comme une harmonique
Même bleu de la Vieille Europe aux Amériques
Même bleu de ce bas-monde à l'Éther diurne
Même bleu du sang noble qui salit nos urnes
Bleu horizon dans la boue, le sang de Verdun
Bleu pétrole des montagnes dans le lointain
Bleu pastel comme l'écho au fond de ses yeux
L'azur des cieux, les diamants d'Hadès, ses yeux bleusVoir poème : Blanc
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