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Uranus
Uranus,
Ton blizzard creuse ma peau en sillon de chair
En crevasses déchirant mes nerfs, mes artères
Ma conscience voudrait fuir, pouvoir oublier
Mais mes os veulent désespérément rester
Dans ce vent, m'enlevant tout sauf mes souvenirs
Ce vent qui n'emporte pas son foutu sourire
Pourquoi ma volonté devient-elle si blême ?
Pourquoi plus je la vois sourire, plus je l'aime
Et plus je l'aime, plus je veux la voir sourire ?
Je ne voulais plus aimer pour ne plus souffrir
Mais déjà mon cœur lâche prise et se défile
Déjà mon âme s'aventure sur le fil
Sur une crête entre deux ravins de douleur
Un chemin entre les hémisphères de mon cœur
Mais tant de ponts de neiges sur des gouffres traîtres
Ce sentier m'apprendra à mourir ou à naître
Les filets de sang qui s'écoulent de mes plaies
Gèlent à la lisière de ma peau violacée
Les larmes sur mes paupières encore ouvertes
Cristallisent à l'orée de mon sourire inerte
Comme des éclats de verre contre mes joues
Comme des lames de rasoir contre mon cou
Mon corps est un cimetière couvert de sang
La où tu aurais pu graver tes sentiments
L'épiderme est une gangrène décadente
Où tu aurais pu poser tes lèvres brûlantesTu sais, il y a vingt-sept lunes dans ce ciel
Et j'ai tant souffert pour une lueur si frêle
Mais je ne crois pas que l'Amour soit quantifiable
Je désire seulement qu'il soit périssable
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