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    Cette surface aussi pure qu'un miroir

    Restera gravée dans ma mémoire

    Elle dégageait un air calme et silencieux

    Malgré le nombre de vies qui séjournaient en son milieu

    Elle paraissait abstraite et mortelle

    Et pourtant elle était éternelle

    Et quand les larmes de pluie tombaient

    Sur cette entité ignorée

    Cette eau du ciel

    Rendait toutes choses plus belles

    Ces corps célestes éphémères

    Qui flottaient allègrement dans l'atmosphère

    Elles forgeaient dans l'eau

    Des ondes qui disparaissaient sans cesse trop tôt

    Cette surface semblait réfléchir la vie

    Et nous rappelait à quel point nous étions insignifiants et petits

     

    Note: C'est l'un de mes premiers poèmes, si vous avez déjà lu les autres, vous remarquerez peut-être l'évolution de mon style d'écriture.


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     Si vous n'avez pas lu le début de cette fiction (l'Héritier des Dieux), ne lisez pas cet article. Le début de la fiction est ici.

     

       Nanor se souvenait de la douleur qu'il avait ressentie, poignante et vive. Il souffrait toujours mais moins. D'un pas autrefois sûr, il se rendit vers les murs. Ses hommes luttaient toujours, il devait les aider. Ces mots il se le répétait sans cesse, c’était presque une obsession. Il n'y avait plus aucun vivant ici, seulement les morts et quelques agonisants. La violence de cette bataille sera racontée dans des chansons durant des siècles. Mais seulement Nanor espérait que ces chansons raconteraient la bravoure de la Résistance pas comment elle avait été terrassée. En face de lui un long et étroit escalier montait dans le cœur de la tour. Il mit le pied sur la première marche. L'ascension commença. Il devait les aider, qu'importe le prix à payer.

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     Si vous n'avez pas lu le début de cette fiction (l'Héritier des Dieux), ne lisez pas cet article. Le début de la fiction est ici.   

       Nanor était debout et marchait parmi les cadavres. Le siège n'était pas fini, ses hommes avaient encore besoin de lui. Il entendait le claquement du métal. Lui et Tahran et Shake étaient sur un plateau juste en dessous de la bataille. Il devait aller les aider. Quand Dolcrine avait été vaincu, ils avaient dû fuir. Ils ne pouvaient se permettre de combattre alors que les Résistants avaient besoin d’aide ailleurs. Ils avaient réussi à semer les soldats dans les dédales de ruelles et de souterrains. Ils étaient parvenus sur le second plateau. Là aussi il n’y avait plus personne, seulement des morts. La Résistance n’avait plus le contrôle que d’un seul plateau. Il devait aller les aider, d'une façon ou d'une autre.

       Plus aucun soldat n'était ici, seulement les morts. Cette vue sinistre lui arracha un haut le cœur, tant de ses amis morts dans les pires des souffrances et tant d'ennemis vivants tuant ses derniers amis. Il en reconnaissait la plupart mais certain étaient devenus inhumains tellement les coups les avaient marqués. Il y avait tant de ces hommes, ceux qui l’avaient aidé à tenir, ceux que Nanor avaient forgés. Leurs noms lui brûlaient la gorge, il se refusait de les dire. Il ne pouvait pas. Combien étaient morts par sa faute ? Des centaines. Peut-être bientôt chacun des Résistants. Ils avaient cru en Nanor. Comment ils avaient pu se tromper. Maintenant ils étaient morts.

       C'était de sa faute, c'était lui qui les avait lancés sur le chemin de la rébellion. Il les aiderait, qu'importe le prix à payer. Son père l'avait... Une douleur fulgurante lui transperça le flanc. Il se retourna et vit un homme, debout, grand et fier, un Hybride, un rictus lui étirant les lèvres dans un sourire sinistre. La douleur l'élança plus vive qu'auparavant, il sombra dans les abîmes de l'inconscience.

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    Toi qui es au crépuscule de ta longue vie

    Qui connais l'ensemble de ce que la vie a fait de pis

    Apprend-moi comment mieux vivre et comment mourir

    Je ne veux pas continuer à être ivre à l'idée de sourire

     

    Toi qui profites des premiers souffles de l'existence

    Qui baignes encore dans la douce lumière de l'innocence

    Dis-moi comment vivre heureux et ignorer le mal

    Je ne peux continuer si chaque jour est mon dernier bal

     

    Moi qui émerge à peine de l'enfance heureuse

    Qui comprends que ses pensées n'étaient que trop pieuses

    Qui n'a pas encore appris comment il pouvait vivre

    Qui pourrai peut-être apprendre a être dans les livres

     

    Sachez que je n'ai aucune sagesse à vous léguer

    Je dirai juste qu'on est tel que la vie nous a façonné

    Et qu'il ne servirai à rien de s'essayer à être autre

    « JE » n'est pas autre, non, il est bien notre

     

    La vie ne nous est accordée qu'avec peu de longueur

    Pourquoi faudrait-il la terminer avant que ne sonne l'heure?

    Alors par pitié, arrêtez vos suicides soi-disant si lucides

    Et arrêtez vos guerres qui ne sont que fratricides

     

    Je ne dirai pas plus que ce que ce message d'absolu

    À vous tous amis, camarades, connaissances et inconnus

    Je n'ai rien à vous apprendre, je ne suis pas votre maître

    Je vous demanderai juste de vivre heureux et de l'être

     

    Note: J'ai écrit ce poème en voulant faire' en quelque sorte une hymne à la vie. Un message d'espoir. Ce n'est pas un texte niais où j'affirme que la vie n'est que belle et douce. Il y a des hauts et bas mais il faut continuer de voir la surface et le ciel et pas seulement l'abysse. Le reste de ce que je veux faire passer vous l'avez sûrement compris dans le poème. Je tiens tout de même à dire, quitte à ma répéter, "je n'ai aucune sagesse à vous léguer". Le titre ne fait pas référence à ma prétendue sagesse mais à celle que nous pouvons trouver comme dans chaque âge de la vie, l'enfance  comme la vieillesse. 

     


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       C'est un souvenir un peu perdu. Perdu entre d'autres images, entre d'autres sensations, entre d'autres sentiments oubliés. Lointain et flou comme l'est le soleil qui se lève à travers la brume matinale. Le soleil perce à travers les liasses de brouillard pour éclairer les chemins humides et les champs recouverts de rosées. Ce fragment de vie perce lui aussi, il revient petit à petit, de plus en plus précis, de plus en plus net. Je ne sais plus combien d'étés sont passés. J'étais encore jeune et insouciant. J'avais encore cette mèche qui retombait devant mes yeux de garçon heureux et curieux. J'avais encore ces habits trop grands et colorés. Colorés comme l'étaient mes joies et mes rires. Cet enfant me semble étranger comme s'il n'était pas moi. Pourtant je me rappelle de mon enfance, de l'insouciance, de l'innocence, de l'existence joyeuse et épanouie.


       Joyeux et épanoui, oui. Épanoui tant que les herbes folles s'étendaient devant moi et non le bitume. Joyeux tant que je pouvais me perdre au milieu des arbres, des chemins, sans aucune trace humaine. Ah ! Comme le temps passait vite. Je partais peu après le déjeuner, j'allais connaître ces champs de la Nièvre avec fièvre de découverte. Je ne rentrais que le soir brûlé par le soleil. Mais comme l'après-midi était rempli ! Je rentrais tantôt trempé par la pluie, tantôt les joues et les bras rouges comme le crépuscule. Mais qu'importe le temps ! J'allais à travers les champs qui me semblaient infinis. Je respirais à grande gorgée le soleil bienfaiteur. La pluie ne gênait pas pour autant. J'aimais son odeur qui sortait de la terre humide. J'aimais sentir les gouttes ruisselantes sur ma peau, entendre le tapotement sucré des gouttes sur l'étang en contrebas.


       L'étang, oui... Qui était à mes yeux une véritable muse. Je tournais autour à pas feutrés à l'affût d'une petite onde dans l'eau preuve de la vie qui grouillait en son sein. Quelques fois je tombais nez à nez avec un ragondin. Il partait se réfugier dans l'eau à une vitesse prodigieuse. Une onde suivait sa fuite, légère et gracile. Mais l'étang atteignait le summum de sa beauté quand la pluie tombait et se mêlait à l'eau dans de petites étreintes magnifiques. Je me rappelle avoir décrit ces gouttes qui tombaient sur l'étang, les décrire comme « cette eau du ciel qui rendait toutes choses plus belles ». Parfois je partais au gré de mes envies, écrire. Je cherchais un endroit qui émerveillait mes yeux ou ravivait la flamme de mon cœur. Je m'asseyais sur l'herbe ou sur une souche et puis j'écrivais. J'écrivais et c'était tout. Il n'y avait rien d'autre que le paysage et la page blanche, plus rien du monde, plus rien de ma vie. Le temps s'arrêtait et j'écrivais.


       Et puis bien sûr il y avait la forêt. J'allais y emprunter des chemins toujours différents. Je voulais voir ce que je n'avais jamais vu. Contempler ce que je n'avais jamais contemplé. Il y avait ce chemin qui se séparait en deux, cette image est inscrite dans mon esprit et gravée sur mon cœur. Au loin j'entendais les hennissements des chevaux. Pour mon âme d'enfant c'était un chant. Le bruissement des feuilles sous mes pieds, une berceuse. Et le vent dans les branches une symphonie. La nature toute entière chantait des balades et des odes. Et je les entendais. Je les écoutais et je n'étais qu'un simple spectateur. Qu'un simple fidèle. La nature est encore cette entité. Cette nymphe que j'ai voulu connaître. Je l'ai connue. J'ai tenté d'apprendre chacune de ses facettes. Mais en vain. Elle est bien trop forte. Alors devant elle je m'incline car avec elle je culmine. Alors je l'aime car elle est le sang de mes veines. Et que jamais je ne l'inhume car elle est devenue l'encre de ma plume. Voilà donc ce qui me représente le mieux. Cette partie de ce que j'étais : sensible, rêveur et curieux. Cette partie de moi qui demeure encore. Cette partie de moi qui persiste et se ravit quand je retrouve cette nymphe.

    Note: J'ai écrit ce texte pour un devoir d'invention en cours de français dont le but était de raconter un souvenir d'enfance à la manière de Colette. Il fallait écrire quelque chose de poétique. Le thème m'a tout de suite inspiré. Cependant j'ai fait quelques corrections après coup car je trouvais certaines phrases mal formulées ou qu'il manquait de transition entre deux parties.


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