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La vie est aride, l'attente est insipide.
L'horizon persiste désespérément vide.
Le vent n'emporte plus la rouille sur les rails.
Ce sursis est une constante funéraille.
Ne vous inquiétez pas mon bonheur est sous-vide.
Peut-être est-il devenu pâle et livide,
Mais il est toujours là, près de moi, quelque part.
Et j'irai le chercher avant qu'il soit trop tard.
Mais vous savez le temps n'est pas analgésique.
Il peut l'être seulement en quelques suppliques,
En quelques désirs qui ne m'appartiennent plus.
Car tout un fragment de moi m'a été déchu.
Puisque le train que j'attends n'arrivera pas,
Puisque ce train s'est éteint avec mes éclats.
Car mes restes de pureté sont blancs cassé.
Car finalement je le suis, je suis brisé.
Vous savez où je serais allé avec ce train?
Je serais allé au bout d'une route sans fin.
J'aurais trouvé le but d'un cœur sans horizon.
J'aurais pu blanchir une âme sans rédemption.
Mais j'attends toujours depuis des siècles peut-être.
Jusqu'à oublier ce qui fait seulement paraître.
Jusqu'à me nourrir d'illusion, de réalité.
Jusqu'à aimer la tristesse à m'en aveugler.
Le béton est glacé, le vent est acéré.
Les débarcadères sont toujours désertés,
Et le tableau des horaires indique zéro.
Dans ma solitude j'épuise tous mes mots.
Je crois que la brume est une sorte de linceul.
Mais dans ce cimetière je ne suis pas seul,
Il y a eu des passants, des Rimbaud, des Beckett.
À moins qu'ils n'étaient que des ombres dans ma tête
La valise en cuir ciré au creux de ma main,
La montre déréglée qui indique demain,
Viennent tous deux d'un autre âge un peu plus vivant.
Un peu comme mon corps, débris d'un autre temps.
Fragment d'antan, à l'époque où ce train venait.
Éclat d'outre-passé, quand j'étais animé.
Un temps où nous étions Invincibles,
Dans un espoir mortel, qui était bien fébrile.
Mais si j'ai pu vivre plus que n'importe qui,
Ça vaut le coup si je ne vis plus aujourd'hui ?
C'est une histoire de choix et de pesée,
Une question de dissection de cœur lassé.
Avant qu'on s'enterre et avant que l'on s'enlise.
Comme un pari sur lequel personne ne mise.
Car à ce jeu on risque notre droit de vivre,
Et que ce soit de joie, de larme, on finit ivre.
La nuit est trop froide, la vie un peu trop fade.
Le dos droit, le regard haut sont une façade.
Car si mes yeux sont hauts, ils sont fuyants et tristes.
Puisque l'attente est insipide et qu'elle persiste.Photographie devant la gare de Canfranc en Espagne
3 commentaires -
Tu es à des milliers de lieux d’ici
Pourtant sans peur, sans gêne tu te ris
Des pleurs que peut faire tomber le ciel
Puisque leurs traces ne sont éternelles
Elles ne gravent pas de mémorial
Avec ton nom en lettres capitales
Et que t’importe que les rives tremblent
Si le monde sait à quoi tu ressembles
Alors que les continents dérivent
SI tu peux briser quelques incisives
À coup de sourires esquissés
Pour que tu puisses un jour les aimer
Tu es la fille au bout du trottoir
La même à la croisée des hasards
Celle au cœur d’une foule ignorée
Et dans un détour trop espéré
Bourreau des cœurs aimants quelques jours
Médecin des âmes sans amour
Dans une soif de vie destructrice
Quelque chose entre vertu et vice
Qui te pousse à vivre en virtuose
À voir en chaque instant une overdose
Car si la vie ne te sourit plus
Tu iras lui arracher ton dû
Alors qui t’aime te suive en somme
Toi, pour l’instant tu ne suis personne
Mais ce jour-là tu courras si loin
Sur des routes sans début, ni fin
Consumant de ce qui te consumes
Le terre, le ciel et leurs écumes
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Ciel bleuté, je veux juste arrêter de souffrir
Qu'on puisse encore quelques fois me voir sourire
Que je puisse arracher ce masque de malheur
Qu'ils puissent me voir sans artifice, ni leurres
Ciel sans étoiles, s'il te plaît, brille à nouveau
Je veux juste une ultime fois te trouver beau
Je veux juste croire que ta grâce persiste
Voir en toi autre chose qu'un gris terne et triste
Ciel doré, si mon âme vient te voir un jour
C'est que ton seigneur a joué à être sourd
Je veux juste qu'il m'épargne une seule fois
Avant que ce carnaval soit fini pour moi
Ciel gris, est-ce vraiment des larmes dans ton ombre ?
Je veux juste comprendre avant que tout ne sombre
Pour empêcher la chute il doit être trop tard
Alors laisse-moi croire en quelques espoirs
Ciel disparate, j'ai oublié jusqu'à ton nom
Pourtant je ne l'oublie jamais, elle, au fond
Je veux juste épuiser mon cœur et tous mes mots
Je veux juste vivre. Est-ce demander trop ?
2 commentaires -
Si vous n'avez pas lu le début de cette fiction (l'Héritier des Dieux), ne lisez pas cet article. Le début de la fiction est ici.
20 ans plus tard.
Une centaine de mètres devant lui les murailles de Dem’Breck brisaient l’horizon. Seto n’avait jamais vu de structures aussi imposantes. Il était déjà allé à Burnir, le pôle commercial de la région de Taukre, mais là ça n’avait rien à voir. Les murs cachaient presque la montagne dans laquelle Dem’Breck avait creusé ses fondations. Ils défiaient tout simplement le bon sens, ils se dressaient contre le ciel, l’effleuraient. Le lierre recouvrait presque entièrement les milliers de pierres qui constituaient cette barrière. Et il y a vingt ans, les trébuchets avaient à peine effleuré la surface du mur. Quelques impacts s’étaient creusés certes, mais ils étaient si infimes. D’ailleurs le cadavre de quelques trébuchets avait été abandonnés devant les murs. Leurs bois étaient pourris, et s’effritaient au toucher. Dem’Beck restait fier et debout alors ceux qui l’avaient détruite pourrissait dans la terre et les herbes folles. C’était beau dans un sens.
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C’est un vent libre qui vient caresser ta peau
Il a effleuré des joies et bien quelques maux
Il a été le témoin de milliers de sorts
Songe à ses ailes effaçant le goût de la Mort
Dans un désert oublié, entre deux ombres éteintes
Et voit son vol porter quelques folles complaintes
Aux oreilles d'un être au moins aussi fou
Sent le vent sécher tes larmes sur d'autres joues
Face à la mer, une odeur salée dans le vent
Avec elle quelques grains de sables d'Orient
Il était là quand il n'y avait ni jour, ni nuit
Et en lui, aucune ride ne le ternit
Il préfère bien plus les tracer dans ta peau
Puisqu'un beau matin il emportera tes os
Peut-être est-ce seulement par pur cruauté
Mais regarde voler les feuilles mordorées
Voit cet horizon de barbelés et de grillages
Il s'incline devant une brise sans âge
Car depuis toujours le vent est d'un cœur changeant
Détestable comme il peut être doux amant
Empli de tendresse et pourtant pétri de haine
Qu'il brise l'océan, qu'il ravage quelques plaines
Ou qu'il fasse naître la blancheur d'une rose
Persiste sans remède les mêmes ecchymoses
Teintés par le sang bleuté des cœurs bohémiens
Et sur la peau violacée d'un être humain
Car lui n'a pas besoin de Mistral et de sel
Pour que ses plaies béantes jamais ne se scellent
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